Le nom de la commune, associé aux seigneurs qui le portèrent dès le XIème siècle, aurait deux origines : La première serait donnée au « Fretin » rebus de la pêche pratiquée dans les marais. D’où l’expression de « menu fretin » quand on parle d’une chose dont on ne fait aucun cas. Même si ces rebus avaient leur importance pour les pêcheurs locaux qui l’employaient pour appâter les sardines ou fumer les terres agricoles.
Mais, pour ne pas me fâcher avec les Fretinois qui penseraient que j’associerais leur ville à « peu de chose », je préfère affirmer ici que le mot « Fretin » placé parmi les Frestis, Fretel, Fristez, Friez, Fruit, Frische, dans les anciens dialectes français, désignaient tous des « terres incultes ».
Vous l’avez compris : Fretin était, à l’origine, un haut lieu de pêche sur un terrain marécageux inculte.
Sur ces terres seront construites, autour de l’an mille, des mottes castrales ou mottes féodales. Il s’agit d’un remblai de terre de forme circulaire, entouré d’un fossé, suffisamment volumineux pour y occuper en son sommet une palissade, un fortin de bois et un donjon. Soit un château fort primitif souvent occupé par le seigneur du lieu offrant ainsi la protection du territoire.
S’en suivent ensuite des constructions de maisons sur pilotis, dont les pieux sont enfoncés dans les marais, occupées par les villageois.
Il reste aujourd’hui 7 mottes encore existantes dans les Flandres. La plus connue étant, bien-sûr, la motte castrale de Saint-Omer et son château construit à l’époque des Comptes de Flandres.
Notons également que la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille, à Lille, a été construite sur la « Motte Madame » aplanie à l’occasion de la création de l’édifice. On peut d’ailleurs encore la voir sur les plans reliefs du XVIIIème siècle exposés au Palais des Beaux-Arts de Lille.
Pour la motte de Fretin, construite au Moyen-Âge, sur un socle au diamètre de 30 mètres s’élevant sur 10 mètres, pour un volume total d’environ de 5000 m3 de terre, on pense qu’avec les moyens de l’époque, une trentaine d’hommes auraient assuré sa construction durant 20 jours.
Bien que classée monument historique en 1978, elle se perd dans un paysage urbanisé. A tel point qu’en 2014, un agriculteur de Steenvoord, viendra se servir de sa terre pour reboucher les trous de son chemin agricole. Il en écopera une amende de 3000 euros.
Sophie CHICHE - Guide Conférencière - Office de Tourisme de Seclin.