Le repos de Joanny

 Sur ordonnance de Louis XVI, au XVIIIème siècle, les cimetières sont installés à l’extérieur des villes et il est mis fin aux inhumations dans les églises.

  

Dés 1804, les cimetières sont propriété communale. A partir de cette date, aucun signe religieux ne doit être arboré aux entrées des cimetières français.

 

Complétons cette introduction par la couleur du deuil qui, jusqu’à la mort de Charles VIII en 1498, était le blanc pour les femmes et le violet pour les hommes.

 

La ville de Seclin possède trois cimetières. Lors de l’ouverture, en 1807, de celui du centre, la ville commande à l’architecte Benjamen DEWARLEZ, la création de sa « Porte Monumentale ». Classée monument historique depuis 1945, Seclin peut s’enorgueillir de posséder un des rares monuments post révolution française réalisé par le même architecte du « Pont Napoléon » situé sur le Champs de Mars à Lille.

 

En entrant dans le cimetière, à gauche de la porte, troisième allée à droite, nous trouvons une sépulture très singulière. Celle de Joanny RANCY. Ce nom devrait vous rappeler un souvenir que nous avions tous enfants : Celui des cirques RANCY.

 

Joanny, originaire du Tyrol, en Italie, né en 1784, était danseur de corde de profession. Il s’agissait d’acrobaties sur corde tendue entre deux fenêtres dans les ruelles étroites des villes, que les saltimbanques animaient les jours de marché contre la pièce à la volée.

 

Joanny eut 5 enfants dont Théodore RANCY (1818-1892), le fondateur des cirques Rancy en France. Passionné de chevaux, il était dompteur hippique jusqu’à sa nomination d’écuyer du tsar. Il monte son cirque, en 1854, comprenant une équipe de 116 artistes et personnel technique ainsi que 75 chevaux.  Le Cirque devenant célèbre, il l’aménage sur toile afin de le rendre ambulant. C’est la consécration jusqu’en 2010, année de la mort de Sabine, arrière-petite-fille de la fratrie, qui marquera la fin de l’enseigne Rancy.

 

Quant à Joanny, il est mort à Seclin en 1863. L’histoire ne nous révèle pas les raisons de sa présence dans la ville, ni même pourquoi il y a été enterré alors que l’ensemble du tombeau familial de la famille Rancy se trouve dans les Bouches du Rhône.

 

Sophie CHICHE - Guide Conférencière - Office de Tourisme de Seclin

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