Houplin-Ancoisne - Les tetes de poutres de l'eglise Saint Martin

« Un certain nombre d’églises de l’arrondissement de Lille présentent encore ces voûtes en berceau formées par des bardeaux ou feuillets, soit de chêne, soit d’autre bois, cloués sur les courbes de la charpente. Les extrémités de ces pièces de bois restées visibles à la naissance de la voûte sont souvent décorées de sculptures représentant des anges, des phylactères, des écussons, des têtes de saints, des figures grimaçantes, exécutés avec beaucoup d’originalité. Les amateurs d’antiquité sont à l’affût de ces petits objets d’art, que l’on appelle des têtes de poutre, lorsque l’on démolit une vieille église. Parmi les plus intéressants encore aujourd’hui conservés dans l’arrondissement de Lille, nous signalerons ceux de l’église d’Houplin qui sont sculptés avec beaucoup de finesse (…) ».

 

Mgr Deshaines – 1892 - Notices descriptives sur les objets mobiliers conservés dans les établissements publics de l’arrondissement de Lille

 

Cette série de personnages mériterait une restauration, ou tout au moins un entretien plus régulier, mais au delà ils sont des figurations d'hommes du peuple, on y remarque un semeur, un marchand de draps ou des clercs.

Bien que rares dans les églises de la Métropole ces "têtes de poutres" peuvent encore être visibles, avec certaines troublantes similarités, dans deux églises de la Métropole de Lille.

 

L'église Saint Laurent de Sequedin adopte une architecture de forme "hallekerque" (trois nefs, pas de transept) qui ressemble trait pour trait à l'église Saint Martin d'Houplin-Ancoisne.

La nef de Sequedin aurait été transformée en 1768. On sait que pour l'église d'Houplin le XVIIIe siècle a totalement métamorphosé l'église originellement bâtie en forme de croix latine. L'inestimable album de Cröy de 1603 présente cette église qui avait alors son clocher au centre. Pour la construction des deux halles et le percement des bas-côtés, les travaux ont débuté le 8 Juillet 1704. Mais l’église est pillée le 20 Août 1709. Le collège des chanoines de Seclin (décimateur, transformé en décimeur par Voltaire) relance les travaux en 1782-1783. L'une des églises a semble t-il inspirée l'autre. Pourtant sur les "têtes de poutre" de Sequedin, une date (1637) semble indiquer l'antériorité de celles-ci.

 

Clichés Sequedin : sources Collioure59 et Wikipédia, Peter Potrowl.

Juste à côté de Houplin-Ancoisne, l'église de Noyelles-lez-Seclin porte elle aussi le nom de Saint Martin. Si sa forme en croix latine diffère, celle-ci comporte dans son transept des "têtes de poutres" qui semblent être des frères jumeaux artistiques de ceux d'Houplin et de Sequedin.

Maxime Calis, guide-conférencier - Office de Tourisme de Seclin & Environs